1972
En ce début d’année 1972, La formation continue de tourner partout où elle le peut. "Notre acharnement va t-il finir par payer ?" se demande le groupe tout entier. Ce n’est pas faute d’essayer et l’énergie qu’ils dépensent tous ensemble mérite une récompense mais faire son trou dans ce milieu est très difficile. Pourtant vont se produire les premiers déclics.
Du 10 au 30 mai, le Quo assure la première partie de la tournée anglaise de Slade, le groupe du moment .C’est une reconnaissance , en quelque sorte, de leurs prestations scéniques.
Le 27 mai, en pleine après-midi et sous une pluie torrentielle , Status Quo réveille le public emboué du British Great Western Festival de Lincoln et fait un véritable triomphe. Le 8 juillet, le groupe joue encore au festival de Dallenberg en Allemagne, avec des artistes renommés tels que Jeff Beck, Alexis Korner et King Crimson. Inséré à la hâte à l’affiche du festival de Reading, le 13 août,aux côtés de Ten years after, le quartette y réïtère sa performance et prouve, à nouveau, sa valeur sur scène. "On passait vers 3 heures de l’après-midi mais on était levé depuis 6 heures du matin. C’était la première fois que l’on jouait devant autant de monde et nous étions particulièrement anxieux, les roadies comme les musiciens. Un des roadies avait monté mon jeu de cordes de guitare à l’envers. On était vraiment surexcités et paniqués à la fois. Une fois sur scène, ce fût le triomphe avec trois rappels" se souvient Rossi. En cette année 1972, le groupe est en train vraiment d’opérer sa transition et devient réellement populaire malgré l’hostilité très forte des médias. Status Quo est enfin reconnu.
Les quatre signent avec Vertigo,le nouveau label de chez Phonogram, leur nouvelle maison de disques, un contrat qui s’avère autrement plus lucratif que le précédent.
En septembre et octobre, les musiciens entrent aux I.B.C studios de Londres pour y enregistrer "Piledriver", un album plus mature et qui reflète enfin l’energie que le Quo déploie sur scène et que Pye refusait de publier. Enfin, Status Quo peut enregistrer un album comme il l’entend. Rick, Alan, John et Francis le produisent eux-mêmes avec un énergique son "live". Le premier extrait de ces enregistrements à sortir est le single " Paper plane " qui voit le jour le 10 novembre. C’est une nouvelle composition signée Rossi pour la mélodie et Young pour les paroles, ce dernier ayant adapté un poème qu’il avait écrit auparavant, sur la musique de Rossi. Seul le troisième couplet fut ecrit exclusivement pour le single.Ce titre raconte la vie en tournée, notamment la « deutche car », une Mercédès d’occasion qu’ils utilisent pour leurs déplacements. Le 12 décembre soit trois jours avant la sortie de l’abum intitulé " Piledriver ", Francis Rossi est l’invité de David Jensen de Radio Luxembourg et déclare " La seule façon d’enregistrer un album est d’allumer les amplis et de jouer comme en concert ! D’ailleurs, l’enregistrement est fidèle à notre jeu scénique. Je crois que cet album a été enregistré au bon moment pour le groupe et nous sommes à 100% confiant en l’avenir de l’album et du groupe". La pochette, devenue mythique pour un tas de groupes hard, reprend une position fétiche du Quo sur scène, soudés au corps à corps, tête baissée et les cheveux dans les cordes.
Le headbanging est né….