1979
Après avoir passé quinze jours à répéter à l’île de Jersey puis au Shepperton de Londres, Status Quo entame son "If you can’t stand the heat" tour par une tournée allemande de 22 dates émaillée d’incidents. Le 1er février à Stuttgart, Rossi heurte la batterie de Coghlan et s’affale sur la scène, mettant trente minutes à recouvrer tous ses sens. Le 4, à Essen, il prend le manche de la guitare de Parfitt dans le nez puis enfin, le groupe est victime d’un accident de la route. Toutes ces péripéties n’empêchent nos quatre Londoniens d’enchainer, le 11 février, par une tournée française de six dates (Lyon, Montpellier, Clermont-Ferrand, Brest, Rennes et Paris). Le Quo donne encore deux concerts en Hollande avant de rentrer en Angleterre, satisfait de ce tour effectué à guichets fermés et ce malgré des conditions climatiques épouvantables. De retour en Angleterre, Status Quo travaille sur l’élaboration du futur album, ils enregistrent les voix et réalisent le mixage au Marquee studio. Reste à trouver le titre qui, dans un premier temps fut " At it happens ", puis " If what " ou encore " Indecent exposure ". Finalement, le nommé "Whatever you want" est achevé lorsque le groupe entame le 9 mai une énorme tournée anglaise d’une quarantaine de dates,baptisée « The authorised tour » en référence à la première biographie officielle qui sort en même temps et qui commence par trois soirées à l’Aréna de Wembley et se termine le 28 juin par quatre soirées à l’Odéon Hammersmith. Succès époustouflant pour le groupe qui est véritablement adulé. Des dates sont rajoutées à la hâte afin de répondre à une demande dépassant de très loin toutes les prévisions. Enfin, le 1er juillet, Status Quo achève son périple par un superbe concert au festival de Dublin devant 20.000 personnes au Dolymont Stadium.
Entre-temps, Pye sort son énième compilation intitulée " Just for the record ". Composée de morceaux enregistrés en 1970 et 1971, elle passe totalement inaperçue.
John, Alan, Francis, Rick et Andy consacrent, les mois suivants, à prendre des vacances bien méritées en famille. Néanmoins, Status Quo va encore faire parler de lui en cette année 1979. Les fans attendent avec impatience les nouvelles sorties discographiques . Pourtant, suite à un différent entre le groupe et Vertigo, le disque tarde à sortir. En effet, Vertigo, après avoir écouté les bandes se décide à changer certains morceaux notamment " Bad Company ", une composition de Lancaster qui rend ce dernier furieux.
Le 14 septembre voit la parution du nouveau single intitulé "Whatever you want". Ecrit par Rick Parfitt et Andy Bown, avec un extraordinaire riff d’ouverture , il devient rapidement un hit mondial et se classe n°4, le 22 septembre, dans le classement britannique et y demeure neuf semaines malgré la critique qui fait la fine bouche. Le mois suivant, Vertigo sort l’album du même nom,après avoir hésité avec « As it happens » (déjà pris par Dr Feelgood) ou encore »Indécent exposure ». Bien que produit par Pip Williams, le son brut et accrocheur est de retour et les guitares sont remises en avant. Les fans de la première heure sont soulagés. Les ventes sont, de ce fait, excellentes. Ce 33 tours passe quatorze semaines et culmine à la troisième place le 20 octobre. Pourtant, le groupe décide de se séparer pour quelques temps de son producteur. Rossi explique ce changement : " Pip Williams commençait à prendre le contrôle de trop de choses et ce n’était pas bon pour nous ".
" Nous recevions beaucoup de lettres de nos fans nous disant que depuis que nous faisions nos albums avec Pip, le son était trop lisse. Je ne sais pas si c’était vraiment la faute de Pip mais la technologie s’améliorait et nous avions besoin d’un son meilleur. Voilà pourquoi nous avons abandonné Pip " ajoute Parfitt.. Parralèllement sort la vidéo « Off the road » qui montre Status Quo s’adonner au plaisir du 4x4 sous la baguette de Coghlan, le tout sonorisé par quatres titres de Blue for you. Rapidement retirée de la vente, cette vidéo est aujourd’hui un trésor quasiment introuvable.
C’est au cours de ce mois de septembre qu’Alan Lancaster s’installe définitivement en Australie. " Il est parti très rapidement. Cela nous a rendu la vie très difficile. Je pense sincèrement que c’est ici qu’il faut trouver le début de la rupture " souligne Parfitt. Lancaster, quant à lui, déclare qu’il était comme la viande dans un sandwich coincé entre les tranches de pain Rossi et Parfitt. " Leurs relations étaient très tendues à cette époque et je servais souvent de bouc émissaire " affirme t-il.
Loin de tous ces problèmes, Vertigo décide de sortir "Living on an island" en single le 16 novembre. Complètement à contre courant du style boogie de Status Quo, le nouveau simple, au style très californien avec guitares sèches, crée une énorme surprise.Ecrite par Parfitt dans la solitude de l’île de Jersey, la chanson est le reflet de son état d’esprit du moment « C’est facile quand tu es numéro un, tout le monde pense que tu t’amuses… » Rick s’ennuie ferme dans son exil doré et ça se sent. Entré dans les charts, pour 10 semaines, le 24 novembre, "Living on an island" se classe n°16 en décembre concluant une année superbe pour Status Quo.
Et pourtant s’annonce à l’horizon de gros nuages noirs sur l’avenir du Quo à l’aube des années 80…