1966
En 1966, Les Spectres, après avoir joué au Butlin’s et dans plusieurs autres camps ou pubs, n’ont qu’une envie en tête, c’est d’entrer en studio pour y enregistrer leur premier disque. C’est pourquoi Pat Barlow, leur producteur, leur fait enregistrer plusieurs démos qu’il envoie à diverses maisons de disques.
Après avoir écouté soigneusement leurs bandes, le label Picadilly Records semble intéressé par ce jeune groupe qu’il juge prometteur. Le combo enregistre, alors, une démo de " I who have nothing " que Barlow, plus que jamais désireux de négocier un contrat d’enregistrement, propose à John Schroeder, un producteur de chez Pye. Ce dernier est enthousiaste et pense avoir trouvé un groupe à succès et c’est après avoir assisté à un concert au Charlie Chester’s Casino de Londres et à quelques unes des répétitions des Spectres dans le sous-sol de leur plombier-manager qu’il décide de leur offrir leur premier contrat discographique. Ce contrat d’une durée de cinq ans est signé le 18 juillet. C’est du délire au sein du groupe. " Le jour où on a signé ce putain de contrat, j’avais une telle pétoche que j’avais décalé le boutonnage de mon veston et pendant toute la discussion , j’ai senti le regard du directeur se poser sur mon abdomen " se souvient Rossi.
Enfin, ils avaient ce qu’ils désiraient tant, un contrat et vivre de leur musique mais profitant de leur naïveté, cet engagement frisera l’escroquerie, nos quatre lascars ne touchant que 1% du montant total de leurs ventes !
Afin de ne pas perdre de temps, John Schroeder se contente de remanier la démo de " I who have nothing "( Moi qui n’ai rien ). Ce premier single, sorti le 9 Septembre, se révèle un bide total.Trois jours plus tôt, les Spectres avaient joué un petit set de cinq titres dans une célèbre emission de la BBC. Pourtant, cette contre performance n’altère en rien les ardeurs du groupe et c’est Alan Lancaster qui s’attelle à l’écriture du futur single qui sort finalement le 18 Novembre. " Hurdy gurdy man ", second single du groupe, ne connaîtra pas, lui non plus, les honneurs des Charts. Pourtant, malgré ces deux échecs, les Spectres continuent à croire fermement en leur avenir, encouragés en cela par leur entourage et décident d’amorcer un nouveau départ en changeant de nom pour conjurer le sort …