1971
En 1971, le groupe ne pense qu’à percer, se faire une place dans le rock anglais. Les succès des simples produits l’année précédente entretiennent l’espoir. Status Quo, dont la structure musicale est maintenant bien en place, se donne comme objectif de classer son futur album dans les charts et de se faire connaître par un public plus large.
Pour se faire, le groupe puise dans une énergie extraordinaire. Ils tournent sans cesse et à leur grande joie, de plus en plus de promoteurs font appel à eux. Cette année là, pas moins d’une centaine de concerts sont donnés ce qui contribue à leur donner une certaine popularité. Sur scène, Status Quo se révèle au public. Il est facile de constater que les musiciens ont mis une sérieuse dose de rock’n’roll et de blues dans leur musique qui s’est considérablement alourdie.
Pourtant, si le groupe fait sensation sur scène, le nouveau single "Tune to the music", sorti le 18 juin, est un bide total. Pas démotivés pour autant, Francis, Rick, Alan et John entrent en studio à l’été pour y enregistrer un nouvel album. Fin Août, ils participent au festival de Weeley devant 140 000 spectateurs conquis par leur blues rock plein d’energie.
C’est le 5 novembre que sort le nouvel opus intitulé "Dog of two head". Quelques superbes titres (Railroad, Mean girl etc …) contribue à faire de cet album le plus abouti du Status Quo produit par Pye. »Je pense que c’est le premier disque où l’on était à 100% , le premier à avoir vraiment du feeling » déclarera plus tard Francis Rossi. Pourtant malgré un soutien radiophonique correct et une popularité grandissante, les ventes restent médiocres et le disque ne rencontre qu’un succès d’estime. La situation devient de plus en plus difficile pour Status Quo. De plus, entre la maison de disques et eux, les relations deviennent de plus en plus tendues.
En effet, Pye ne croit plus en l’avenir de Status Quo. Des quatre albums qu’ils ont produit, aucun n’a été classé. De plus Francis, Rick, Alan et John aimeraient produire leur futur album dont ils ont commencé l’écriture. La maison de production n’apprécie pas les futurs morceaux et s’oppose fermement à une auto-production. Le groupe est vraiment dans une impasse et les choses doivent bouger. Pour commencer, les quatre musiciens décident de se séparer de leur premier manager, Pat Barlow, qu’ils tiennent pour responsable de leur situation. Ils demandent alors à Colin Johnson de devenir leur manager à temps plein et partent à la recherche d’une nouvelle maison de disques qui saura profiter de leur indéniable impact scénique. En fin d’année, le premier geste de Johnson est de négocier à l’amiable la rupture du contrat avec Pye. Regrettant par la suite ce désengagement, la maison de disques n’hésitera pas à exploiter massivement tout le matériel enregistré chez eux par Status Quo en sortant à tour de bras des compilations, best of et Golden hours en tout genre.